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Historique

Après une année de fonctionnement de l’ARIA, l’idée de la participation de Masques vénitiens au carnaval d’Annecy prend forme. Quelques dizaines de personnes participent à une « animation vénitienne » dans les rues de la vieille ville, le 16 mars 1996 : c’est le début d’une grande aventure. L’année suivante, ce sont 40 Masques qui participent à « l’animation vénitienne » du 15 février 1997. Cette « animation » devient de plus en plus importante et s’installe durablement dans le calendrier de rendez-vous culturels de la ville et devient le Carnaval Vénitien d’Annecy, qui se déroule toujours le 2e week-end après mardi-gras.

D’abord programmé sur une journée, il se déroule ensuite pour la 1ère fois en 2003 sur 2 journées et accueille 130 Masques. Le défilé dans les rues de la ville est suivi par un nombre impressionnant de spectateurs. Dès 2006, le carnaval se déroule sur 3 journées (avec une «nocturne» le vendredi). Le défilé se termine par une présentation sur le podium installé par la ville, place St François avec près de 200 Masques pour le Xème anniversaire.

L’ampleur de cette manifestation ne cesse d’augmenter, tant par le nombre de Masques présents (environ 500 ces dernières années) que par le nombre de spectateurs. Le défilé a dû être remplacé par une déambulation libre des Masques dans un large espace qui va du château d’Annecy, aux bords du lac, en passant par la vieille ville et ses canaux, et une présentation sur un podium sonorisé installé dans les jardins de l’Europe.

L’organisation requiert la participation d’un nombre important d’adhérents de l’ARIA et une étroite collaboration avec les différents services de la ville concernés par cet événement. 2016 a été l’année du XXème anniversaire du carnaval. A cette occasion, une semaine vénitienne a été organisée du 16 au 21 février 2016 : conférences, expositions, concerts et déambulations. Elle est reconduite depuis.

La réussite du Carnaval Vénitien d’Annecy n’est due qu’à la grande fidélité des Masques qui proposent de magnifiques costumes au regard d’un très nombreux public et photographes, tout cela dans un sublime décor qu’offre la Venise des Alpes.

Un grand merci à tous.

Le Carnaval de Venise -Tradition et Costumes

Le ridotto

Le ridotto du Palazzo Dandolo à San Moise de Francesco Guardi
Actuel Hôtel Monaco près de la place Saint-Marc

Traditionnellement, dans le christianisme, le carnaval marque la dernière occasion de célébration des aliments gras avant le début du Carême.

A Venise le carnaval est mentionné pour la première fois en 1094.

Le but premier du carnaval de Venise était d’abolir les contraintes sociales habituelles.

Le riche devenait pauvre et vice versa, les personnes qui se connaissaient bénéficiaient du privilège de ne plus avoir à se saluer grâce à l’incognito procuré par les masques apparus au
XIIIème siècle.

Le port du costume avec masque permettait une liberté inconnue pendant le reste de l'année, les individus pouvaient transgresser certaines règles sans se faire reconnaître.

Institutionnalisé et « codifié » à la Renaissance, le Carnaval s’ouvre à l’opéra à partir du XVIème s. et accueille les princes d'Europe (auparavant, le théâtre avec ses prix d'entrée réduits était plus populaire).

C’est à partir du XVIIème s., à l’époque du Baroque, que le mythe du Carnaval de Venise, s’est répandu dans toute l’Europe, et, c’est l’image du XVIIIème s. qui nous est la plus familière grâce aux tableaux de Canaletto, Francesco Guardi, Giandomenico Tiepolo et surtout Pietro Longhi.

Longtemps célébré entre l'Épiphanie et le Carême, il s'étend à cette époque pendant plusieurs mois de l'année …

À Venise c’était une période de divertissements continus et de licences en tous genres pour les nobles et les riches marchands qui ont construit tous les plus beaux palais existants aujourd’hui.

Il était obligatoire d’aller au théâtre et/ou au Ridotto en masque ce qui permettait de contrôler les excès vestimentaires.

Le Ridotto (réduit), était à la fois un petit local accueillant intime, où rencontrer ses amis après le théâtre, souvent doublé d’une maison de jeux (un casino = une petite maison), On y pratique les jeux de hasard, on y danse, on y fait des rencontres galantes, mais on y parle aussi de théâtre et de la nouvelle philosophie venue de France.

Le ridotto ou casino Venier abrite, depuis 1987, le siège de l’Association Culturelle ItaloFrançaise/Alliance Française, à l’étage d’un palais très discret au bord d’un rio.

Le ridotto 2

Un ridotto de Francesco Guardi

Les amusements du carnaval se répandaient jusque dans les couvents et les orphelinats comme la Pietà, où Vivaldi, qui fut un piètre prêtre mais un grand musicien, y fut détaché par sa hiérarchie pour l’enseignement de la musique et du violon aux orphelines que les religieuses avaient pour mission d’éduquer. Durant la période du Carnaval, il y avait d’un côté la clôture avec les orphelines ou les nonnes, de l’autre les couples vénitiens en « masques » … tout ceci à la limite du libertinage…

Il y a eu des périodes qui duraient 6 mois à célébrer face au reste du monde les succès politiques et économiques de la Sérénissime.

Le parloir

Le parloir des moniales de San Zaccaria de Francesco Guardi

Le Carnaval existait cependant depuis déjà longtemps lorsqu’il subit une évolution qui en fixa, dans le 1er quart du 16ème siècle, le visage qu’il allait conserver jusqu’à la fin de la république en1797.

C’était au moment de la 1ère Campagne d’Italie de Napoléon Bonaparte qui, pour humilier les nobles, interdit le Carnaval.

Il a été réhabilité en 1980…. Et c’est à partir de là que, fascinée par Venise, toute l’Europe y a participé…je ne parle pas de nos masques « historiques » d’ARIA (ANNECY RENCONTRES ITALIE ANNECY) qui y ont participé dès sa restauration en s’y rendant chaque année.

C’est ainsi qu’ARIA dès 1996 a créé un Carnaval Vénitien qui a pris ensuite le nom de « Carnaval Vénitien d’Annecy »…

LES MASQUES ET LES HABITS

La période qui fait référence pour les masques dits « historiques » est le 18ème siècle : Les habits de ville étaient luxueux tant dans les tissus que dans les parures et les bijoux.

Tous devaient être masqués.

L’usage voulait que les hommes revêtent le Tabarro, longue cape noire dans laquelle on peut se draper pour se protéger au mieux du vent, du froid et de la pluie.

Ses origines remontent aux Grecs, aux Étrusques et aux Romains.

En Italie, et particulièrement dans la région de Venise, le tabarro avait sa place dans  toutes les couches de la société : il était autant porté par les paysans et les marchands que par les nobles et les princes.

Les crochets et les broches de fermeture pouvaient être en argent ciselé, ou être remplacés par de magnifiques cordons de velours pour les dames.

Enfin, la doublure constituait un autre signe d’appartenance sociale : de couleur bleue pour les “politiques” et de couleur rouge pour les «religieux» .

À Venise, le tabarro d’origine s’est aussi transformé en «domino» , tabarro avec un grand capuchon sous lequel les dames pouvaient mieux se dissimuler pendant leurs déplacements à travers ponts et calli.

Des silhouettes élégantes et discrètes parcouraient les calli de Venise, bien protégées par ce vêtement qui leur garantissait l’anonymat le plus complet en période de carnaval, lorsqu’il était porté avec le tricorne et la bauta (le masque blanc). De la sorte, les Tabarri couvraient les corps et… les secrets.

Ainsi en usaient les Vénitiennes qui se rendaient à leurs rendez-vous galants, et les patriciens dont les fréquentations pouvaient déplaire au Conseil des Dix.

La vendeuse

La vendeuse d’essences de Pietro Longhi

La BAUTA

La bauta

La bauta, masque le plus porté, est constituée de plusieurs pièces : d’un capuchon de soie ou de dentelle avec un volant, l’ensemble recouvre le cou et la tête à l’exception du visage, d’une cape noire (le tabarro), d’un tricorne noir et d’un masque de céruse blanc en carton bouilli (la larva ou le volto) d'un aspect particulier. Ce masque de forme quadrangulaire, dont le bas du visage pointe nettement vers l'avant, offre assez d'espace pour permettre de boire et de manger sans avoir à le retirer. En outre, cette déformation modifie également la voix, ce qui augmente encore l'anonymat de celui qui porte le masque.

Pour les femmes toutes les fantaisies de couleurs et de formes sont permises à condition que les « codes de base » soient respectés : ce sont les costumes dits « historiques ».

Puis sont venus les masques plus modernes qui, avec le masque blanc intégral, répondent en quelque sorte à la notion de bauta. Parallèlement se sont aussi invités tous les personnages de la

Commedia dell’arte, la comédie all ’improvisa, ce que Molière a commencé à faire avant de structurer ses pièces de théâtre. Il a utilisé Pierrot, Colombine, Pantalon, le médecin de la peste, les valets,

Polichinelle, Arlequin, Scaramouche et le Zanni (diminutif de Giovanni en vénitien) dont le masque est blanc avec un long nez.

Aujourd’hui existent les costumes « allégoriques », beaucoup plus sophistiqués, travaillés, tout en respectant les codes premiers de la tradition. Cependant on voit s’immiscer des personnages bannis de notre culture vénitienne : Mickey, Mini et autres personnages de Walt Disney, des squelettes, des martiens…

Masque1

Masques historiques

Masque2

Masque allégoriques